Transkriptionen

Brief des jungen Grafen Joseph an seine Mutter aus Brüssel, 1. Juni 1786 

 

Ma très-chère Maman.

Je partis il y a quelques jours de Maroc d’où en traversant le long et affreux désert de Sahara, j’arivai en Guinée, dont je vais vous donner la description et une carte. Lorsque j’eus traversé le desert de Sahara j’arivai dans la sterile province du Senegal, qui a pris son nom du fleuve qui l’arose. Mais quelle fut ma joie, lorsque conoiderant les tristes et steriles rives du Senegal on vint m’aporter une lettre de ma très chère tante, qui me marque qu’elle a été parfaitement contante de nos dessins et que vous viendrez en peu a Bruxelles. Ainsi ma très chère Maman je ne pourai vous donner un long detail de ce voyage, car un vaissau va partir a l’instant et il faut que je m’y embarqué pour pouvoir vous voir a Bruxelles.

Après avoir traversé le Senegal dans une petite piroque, j’allai rendre visite aux nègres de cette côte, qui ont tous le nez ecrasé et une espèce de cotton pour cheveux, ils naissent blans et n’ont d’abord de noir que le tour des ieux, des ongles et une tache noire au milieu du corps. Cela provient d’une matière muqueuse, qui est entre l’épiderme et la peau, elle est blanche chez les peuples blancs, brune chez les peuples bruns et noirâtre chez les negres, c’est de là que vient le nègre du banquier Françen à Cologne, et généralement tous seux que nous avons dans le pays ci.

De là j’arivai a la côte de Malaquette, qui tire son nom du Malaquette qui y croit. C’est une espèce de poivre, qui en a le goût sans en avoir les qualités. Il vient dans des longues gousses rouge et il se débite chez les peuples moins délicats que nous.

En passant plus loin j’arivai à la côte des dents, qui fut appellée ainsi à cause des dents d’éléphants qu’on y trouve. Joignant celle ci est celle d’or qu’on nomma ainsi, parceque les fleuves de ce pays charient des paillettes d’or, qu’on separe d’av[?] le sable et le limon par des cotions réitérées.

Tous les habitans de la côte occidentale de l’Afrique sont assez policés par un effet naturel du comerce, principalement ceux d’Ardra et de Juda qui après l’Egypte sont les plus fertiles pays de l’Afrique.

Le royaume de Benin, qui borne les deux au midi, est le plus puissant de toute l’Afrique. C’est la qui finit la haute guinée et où comence la basse, qui s’étend depuis l’île de Saint Thomas jusqu’au Cap de Bonne Esperance.

Le royaume de Congo est généralement plus fertile, que le reste de la Guinée, il est borne au midi, par une côte déserte, au couchant par l’océan atlantique, au nord par le Benin et au levant par la Caffrerie.

J’allai trouver de là les Hottantots, c’est un peuple, qui vit par hordes et qui habite sous des petites cabanes couvertes de peaux, qui ne renferment guere que quelque denrées et des ustenciles de menage. Tout le soin de les sauvages est d’entretenir leurs bergeries et comme il n’ y a qu’un troupeaux pour chaque vilage, chacun en a le soin tour à tour.

En fin j’arivai au Cap de Bonne Esperance, qui finit l’Afrique au midi, les Portugais, qui le découvrirent ne s’y établirent pas et passerent outre, les Anglois, qui auroient pu s’y établir préférerent le séjour de la petite île de Sainte Hélène. Pourlors [?] les Holadois, qui virent, que dans le long trajet des Indes, il folloit un entrepot, acheterent le terrain aux Hotentots, pour des bagatelles, comme des miroirs, des couteaux, des poches, et d’a[u]tres semblables, la ils vendent des rafraîchissements aux voyageurs, qui vont aux Indes et en reviennent.

J’ai reçu des lettres, dans lesquelles on me marque, que Monsieur Blanchard est à Bruxelles et qu’il fera partir son balon le 10 de juin.

En finissant ma lettre, je reçois la votre, qui ajoute infiniment au plaisire, que m’a fait celle de ma chère tante, on vient me dire aussi que le vaisslanova partis, ce qui me cause la plus grande joie car depuis que je vous crois en chemin pour Bruxelles, je n’ai aucun repos ici.

Auserais je vous prier de vouloir bien m’aporter une bonne édition des œuvres de Gesner en allemand, car pour bien aprendre cette langue il faut lire les meilleurs auteurs.

J’espère, que vous vous portez bien, quant à moi, je ne saurai plus longtemps suporter la chaleur de le climat, car elle est excessif pour un Européen, qui n’y est pas accutumé.

Monsieur l’abbé et mon frère vous présentent leurs respects.

Je suis avec l’attachement le plus sincère, ma très-chère Maman, votre très humble et obéissant fils

Joseph Salm Dyck.

Du Cap, le 1 juin 1786.

 

Archiv Schloss Dyck, Blaue Bände – Band 577, 363-368.

Empfohlene Zitierweise
Elisabeth Schläwe, Transkription: Brief des jungen Grafen Joseph an seine Mutter aus Brüssel, 1. Juni 1786, aus: Martin Otto Braun, Elisabeth Schläwe, Florian Schönfuß (Hg.), Netzbiographie – Joseph zu Salm-Reifferscheidt-Dyck (1773-1861), in: mapublishing, 2014, Seitentitel: Brief aus Brüssel, 1786 (Datum des letzten Besuchs).